Lorsque l’on observe des enfants ou des adolescents, on constate à quel point l’échec scolaire s’accompagne toujours d’un sentiment d’efficacité personnelle très négatif. « J’ai toujours été nul en Math » « En physique, j’ai jamais rien compris » « Les langues, c’est pas fait pour moi »
Ces constats qu’on pourrait juger excessifs et surtout très handicapants nous renvoient pourtant à des croyances profondes qui constituent le socle de ce qu’on appelle le sentiment d’auto efficacité.
C’est Albert Bandura, psychologue canadien qui a démontré notamment avec son ouvrage « Auto-efficacité, le sentiment d’efficacité personnelle » à quel point nos croyances nous permettent ou à l’inverse nous empêchent de réussir de que l’on entreprend.
Et c’est pour beaucoup à l’école que nos enfants vont pouvoir développer un sentiment d’auto-efficacité positif ou ……. Négatif.
Où l’on assiste à un processus simple mais extrêmement puissant :
• J’ai eu une très bonne note en math 
C’est donc que je suis fort en math Lorsque je vais aborder le prochain contrôle de math, je crois que je vais le réussir De toutes façons, je sais que je peux y arriver puisque la dernière fois j’ai eu une très bonne note !
• J’ai raté mon contrôle math De toutes façons, je suis nul en math Lorsque je vais aborder mon prochain contrôle, je partirai perdant … Je crois que je n’y arriverai jamais.
Lorsque l’on accompagne un élève en difficulté dans une matière, on s’aperçoit que le plus difficile ce n’est pas seulement de lui permettre de comprendre la difficulté sur laquelle il bute en anglais ou en chimie mais de modifier durablement son système de croyance.
Passer de : « Je suis nul » à « Maintenant, je crois que je vais pouvoir y arriver »
Quand cette transition s’opère, les difficultés disparaissent de façon quasi spectaculaire car le sujet se positionne d’une façon totalement nouvelle.
Mais c’est souvent très compliqué d’y parvenir malheureusement.
Car la perception du sentiment d’efficacité a souvent été alimentée par des jugements très négatifs :
« Tu n’arriveras jamais à rien – Tu es nul et paresseux ! »
« Je n’ai jamais eu une classe aussi mauvaise que la vôtre !! »
Et l’école ne contribue malheureusement pas toujours à favoriser chez les enfants un sentiment durable d’auto-efficacité.
Pourtant un fort sentiment d’efficacité personnelle va permettre de mettre en place tout ce qui contribuera à permettre la réussite :
• Un intérêt croissant
• Un effort permanent pour continuer à réussir
• Une énergie mobilisée pour tendre vers ce but
• Une faculté de réajuster au besoin son action si on en ressent le besoin
• Une persévérance accrue
• Une motivation totale et permanente
Bref, tout s’articule autour d’une seule chose : Réussir !
En conclusion, aider un jeune peu motivé, c’est d’abord l’amener à revoir son système de croyance autour de son sentiment d’efficacité personnelle.
« On est peu enclin à agir s’il l’on ne croit pas que nos actes peuvent produire les effets désirés. » Albert Bandura
Dossier et texte : Béatrice VICHERAT
Béatrice Vicherat: beatrice.vicherat@gmail.com
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