Lorsque l’on fait de l’accompagnement méthodologique avec des jeunes collégiens, il est fréquent de constater que le climat familial n’est pas toujours au beau fixe.
Il est pourtant impossible d’entreprendre le moindre travail si le contexte n’est pas propice au changement. Avant même de s’attaquer aux problèmes scolaires, il devient urgent de rétablir des relations plus paisibles au sein de la famille.
Le Coach devient alors un médiateur entre l’enfant et ses parents. Et si l’on veut se donner toutes les chances de réussir, il va falloir apaiser les tensions et redonner à chaque membre de la famille l’envie d’avancer ou tout simplement de changer son comportement. Ce qui est parfois fort inconfortable.
Se faire aider est alors tout à fait appréciable.
Le médiateur va procéder en plusieurs étapes :
Être à l’écoute
Chacun a ses demandes. Chacun a ses raisons.
Et parfois, cela s’entrechoque. Plus ou moins violemment d’ailleurs. D’où l’intérêt de faire appel à une tierce personne capable d’entendre les besoins des uns et des autres.
Savoir reformuler les propos
L’exemple le plus courant c’est l’ado exaspéré qui voudrait que ses parents lui accordent plus d’autonomie :
“Ral bol qu’ils me traitent comme si j’avais 4 ans. J’aimerais qu’ils arrêtent de tout contrôler et de me dire ce que je dois faire.“
Le médiateur pourra lui répondre :
“Ta demande me semble justifié car tu as 13 ans en effet. Maintenant il va falloir très concrètement mettre par écrit ce que tu vas t’engager à faire par toi-même sans contrôle de tes parents. S’ils sont d’accord, vous signerez chacun ce document. Mais attention ! Si tu ne respectes pas ton engagement, la confiance qu’ils auront mise en toi risque fort d’être réduite à néant. Réfléchis bien avant de t’engager…”
On peut ainsi formaliser des choses très concrètes comme :
“Je me sens capable de m’organiser seul le week-end pour gérer mes devoirs sans que mes parents n’aient besoin d’intervenir“
Encourager les échanges
Le rôle du médiateur est aussi de faire comprendre :
1. Au jeune l’importance de son engagement – Tu as là une occasion sensationnelle de prouver à tes parents que tu es capable d’être plus autonome et plus responsable. Surtout ne la gâche pas !!
2. Au parent que les choses se font pas à pas et qu’il ne faut pas porter de jugements hâtifs comme “Impossible de lui faire confiance ! Il ne tient jamais ses engagements !!” Ces paroles sont terribles et ne laissent pas beaucoup de chance au jeune d’y parvenir.
3. On peut plutôt constater les progrès accomplis même s’ils sont minimes et encourager les efforts tout en soulignant qu’il reste encore des points à améliorer.
Rechercher des voies communes
Il va s’agir de trouver un terrain d’entente. Quitte à verbaliser les attentes des uns et des autres pour arriver à mettre par écrit sous forme de contrat ce que chacun est prêt à consentir.
On avance généralement pas à pas sans précipitation pour rétablir dans un premier temps un vrai climat de confiance.
Les objectifs qu’on se fixe doivent rester modestes et surtout limités dans le temps.
Ce travail peut parfois s’avérer long et semé d’embûches. Le rôle de médiateur est alors essentiel pour maintenir malgré les difficultés rencontrées l’envie de poursuivre le travail mené en dépit des crises et des doutes.
Dossier et texte :Béatrice VICHERAT
Béatrice Vicherat: beatrice.vicherat@gmail.com
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